Martine Aubry, en campagne, comme si de rien n'était... Sous le soleil de la Drôme, la candidate à la primaire PS enchaîne mercredi les visites d'entreprises, sur le thème de l'industrie. À ceux qui ne voient en elle qu'une candidate de substitution, à la suite du retrait forcé de DSK, elle veut prouver sa volonté. Dans les allées fleuries du "cloître industriel" de Bourg-lès-Valence, qui abrite La Cartoucherie, un rassemblement de neuf entreprises du secteur de l'image, elle avance entourée de fervents soutiens, son directeur de cabinet Jean-Marc Germain, le député de l'Ardèche Olivier Dussopt ou le sénateur de Paris David Assouline.
La culture, sa passion
Le temps de visionner quelques bandes-annonces de dessins animés, d'accepter un tee-shirt "Martine à La Cartoucherie", et la socialiste prend la direction d'une entreprise de textile reprise il y a un an par la société suisse Suiss Tex grâce à un plan de sauvetage monté par les salariés. L'occasion pour Aubry de fustiger la démission de l'État, des banques, qui "n'ont pas accompagné ces entreprises dans le passage de la crise". L'occasion aussi d'avancer quelques points de son projet, une réforme du crédit impôt recherche en faveur des entreprises innovantes et une nouvelle décentralisation...
Après un verre de l'amitié avec les militants au Palais des congrès de Valence, Aubry file vers Paris. "Une campagne comme aujourd'hui, c'est un bonheur", se félicite-t-elle. Son mois de juillet sera chargé en déplacements. Vendredi, elle ira à Turin pour rencontrer le maire et parler culture, sa passion. Puis elle se rendra au Festival d'Avignon à la mi-juillet et au festival Terre et Mer de Morlaix à la fin du mois, avant de s'offrir du repos.
Le "boulet" des 35 heures
Face à François Hollande et sa présidence normale, à Ségolène Royal et sa démocratie participative, à Arnaud Montebourg et sa démondialisation ou à Manuel Valls et sa sécurité, quelle candidate est Martine Aubry ? "Les Français se méfieront des réponses sous forme de slogans qu'ils ont déjà entendues. Ils attendent une cohérence, un cap, une volonté", répond-elle.
Alors que l'UMP tente de lui donner l'image de la "dame des 35 heures", l'ex-ministre du Travail peaufine un discours tourné vers l'avenir. Le débat sur le temps de travail, Aubry l'évacue. "Si c'est un boulet pour la France, c'est une erreur profonde de la part de l'UMP de ne pas avoir remis en cause les 35 heures !" ironise-t-elle.
Elle préfère marteler sa rengaine : sa volonté de "redresser la France", l'urgence de "redonner sa force au pays, de l'unir, de lui redonner de la sérénité". Aubry "garde le cap". D'ailleurs, elle n'a pas changé depuis sa déclaration de candidature. Seule différence ? "Je ne suis plus première secrétaire", fait-elle remarquer au Point.fr en riant. Sinon... "Il n'y a pas eu l'heure d'hiver et l'heure d'été, je n'ai pas l'impression d'être quelqu'un d'autre", promet-elle.
Le Point.fr- Publié le 07/07/2011.
La vidéo du discours de Martine AUBRY
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