Lors de l’une de ses dernières prestations télévisées, le Président sortant proposait une mesure « révolutionnaire » pour combattre les difficultés de logement de nos concitoyens : augmenter de 30% la capacité de construction d’un terrain. Quelle étrange idée ! Passons sur le fait que cette possibilité existait déjà pour des constructions respectueuses de certains critères environnementaux et qu’en l’état, la mesure proposée par N. SARKOZY n’apportait pas beaucoup de neuf. Mais penser résoudre le problème d’accès au logement des plus démunis, du coût toujours plus prégnant du logement sur le budget des ménages par cette mesure témoigne du manque de connaissance dans ce domaine. Cette disposition, une fois encore, n’aura d’intérêt que pour les plus fortunés de ce pays. L’UMP avait déjà imaginé son fameux bail « gagnant-gagnant » qui osait proposer un loyer réduit en échange d’une accélération des procédures d’expulsion ! 30% de précarité en plus, proposait alors l’UMP !
Mais ce n’était encore que des mots. Dans les faits, la réalité est pire encore. Alors que le récent candidat UMP déclare vouloir agir plus pour l’habitat, le toujours Président de la République fait continûment moins pour le logement. Ainsi, lors du dernier Comité Régional de l’Habitat, le 9 février dernier, le Préfet de Rhône-Alpes a annoncé une baisse de plus de 5% des crédits consacrés au logement social. Cette baisse fait suite à une diminution de 25% l’année dernière ! Selon les territoires, la chute est encore plus accentuée. Ainsi, sur un territoire en tension comme l’agglomération grenobloise, elle est de 15% ! Soit autant d’argent en moins pour construire du logement social, accessible à tous. Et pour faire bonne mesure, la baisse est identique dans l’aide au logement privé dégradé, éligible au dispositif ANAH. Voudrait-on construire 30% en plus que l’État nous en retirerait les moyens…
Les discours ou les bonnes intentions annoncées se fracassent ainsi sur les faits : depuis 5 ans, ce gouvernement fait toujours moins pour le logement social, toujours moins pour l’accès de tous à un logement décent. Quand la Région, qui n’a pas la compétence dans ce domaine, s’investit fortement dans le logement, on ne peut que dénoncer le retrait de l’État d’une de ses missions essentielles.
Jérôme SAFAR, Président du groupe socialiste de la Région Rhône-Alpes
Otman El HARTI, Président de la commission « politique de la ville,
logement et solidarité »
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