Le Point.fr ouvre son espace "Débattre" à Sihem Souid, auteur de "Omerta dans la police".
Par Sihem Souid
Les dirigeants conservateurs européens se seraient donné le mot pour faire obstacle à l'élection de François Hollande, et refuseraient, paraît-il, de le recevoir. Aux États-Unis, on est loin de partager cette discourtoisie. Après mes pérégrinations onusiennes, j'ai été reçue à Washington par des membres de l'équipe de campagne de Barack Obama. L'Obama team est unanime : "Nous souhaitons la victoire de François Hollande", m'a-t-on dit formellement.
"C'est un progressiste. Nous n'avons pas exactement les mêmes problèmes de ce côté-ci de l'Atlantique. La victoire des républicains signifierait le démantèlement de tout ce qu'a fait Barack Obama. Il y aura une revanche sur les valeurs : le droit à l'avortement sera par exemple remis en cause. Heureusement, en France, droite et gauche sont d'accord sur un certain nombre de valeurs, par exemple sur les droits des femmes. Ici, ce n'est jamais définitivement acquis. Néanmoins, avec François Hollande, on partage la même vision de la société ou de l'économie : tout le monde a le droit de profiter de la prospérité, pas seulement quelques-uns, et en temps de crise, tout le monde doit faire des efforts et contribuer à hauteur de ses moyens."
Et le président des États-Unis lui-même, soutient-il Hollande ? Son directeur de campagne reste muet. Je devine que toute la Maison-Blanche partage le même avis, mais pour éviter l'incident diplomatique, Barack Obama ne prendra pas position publiquement.
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