
Le candidat socialiste est revenu sur le bilan de Nicolas Sarkozy
«D’un président sortant, j’attends qu’il présente son bilan plutôt que ses excuses. Or, c’est ce qu’il a fait pendant près de trois heures, présenter ses excuses. Moi, je respecte la vie privée de Nicolas Sarkozy, les déboires qui ont pu être les siens. Mais enfin, ça ne justifie pas la politique qui a été menée depuis cinq ans. (...) Ensuite, j’ai trouvé qu’il a esquivé un certain nombre de responsabilités. Le Fouquet’s, ce n’est pas qu’il soit allé dans un établissement de luxe pour fêter son élection dans les conditions qu’il a décrites. C’est que, en définitive, il était entouré des patrons qui ont été abondamment protégés et servis pendant cinq ans».
Non à des rémunérations indécentes
«C’est le vote des Français» qui va compter. «Le sentiment qu’ils vont avoir de celui qui doit être le prochain président. Moi, je sais dire non. Non à la finance folle, je ne l’aurais pas laissée connaître ces excès. Non à des rémunérations indécentes, qui ne doivent pas être tolérées dans un pays comme le nôtre. Non à des avantages fiscaux qui ont bénéficié aux plus hauts patrimoines. Non à l’actuelle orientation de l’Europe qui généralise l’austérité sans penser à la croissance. Mais je sais dire oui. Oui, parce que je pense qu’il y a nécessité de faire une politique pour la jeunesse, que ça va être la grande cause de mon mandat si les Français m’en donnent la possibilité. (...) mon premier devoir, ce sera de rassembler, de réunir, y compris même ceux qui n’auront pas voté pour moi».
Les premières mesures
«J’aurais comme première décision d’agir pour que ceux qui sont le plus loin de l’emploi puissent retrouver confiance dans leur avenir, notamment les jeunes. Ma première décision, ce sera de donner des moyens à l’Education nationale qui en a été privée pendant cinq ans. J’aurais aussi à cœur de faire que ceux qui ont commencé tôt leur vie professionnelle puissent accéder à la retraite après avoir cotisé 41 années. Il y a bien des décisions à prendre. Je n’oublie pas la situation internationale, parce que je ne ferai pas comme le candidat sortant, je ne dirai pas que j’ai besoin d’un apprentissage, c’est tout de suite qu’il faut être capable d’exercer la responsabilité».
Immigration : nous avons un devoir d'intégration
«Mon analyse, c’est que nous avons un devoir qui est d’intégrer ceux qui sont ici et de faire en sorte qu’ils puissent ne pas être mis dans les mêmes quartiers, dans les mêmes villes, dans les mêmes cités, qu’il puisse y avoir un vrai parcours pour former les enfants».
«Les étudiants étrangers, 60 000, je veux qu’il y ait des étudiants étrangers dans notre pays, c’est une chance, parce que c’est ce qui va donner à nos universités des atouts nouveaux. Après, il y a l’asile, ça fait trop de temps qu’on laisse un certain nombre de personnes faire des demandes de droit d’asile sans avoir de réponse, ça, c’est un problème que nous devons régler. J’irai beaucoup plus vite, les réponses seront traitées dans un délai de six mois, pas davantage».
Quand Nicolas Sarkozy parle de réduire le nombre d'immigrés à 100 000 personnes : «il ne sera pas possible de réduire au chiffre qu’a donné Nicolas Sarkozy. Ou alors, il faut interdire, je dis bien interdire aux Français de se marier avec des étrangers. Vous pensez que c’est possible, vous, de dire à des Français qu’ils ne peuvent plus se marier avec des étrangers ? Vous pensez que c’est même applicable sur le plan du droit constitutionnel ou du droit européen ou du droit international ? Ce n’est pas possible. Donc, là, Nicolas Sarkozy a donné un faux objectif, qui ne sera jamais atteint, mais il sera d’autant moins atteint qu’il ne sera pas le prochain président».
Taxation à 75% des revenus supérieurs à 1 million d'euros
«Nous sommes dans une période de crise, dans une période de grandes difficultés de nos concitoyens, des signes doivent être envoyés. Moi, j’ai beaucoup d’amitié, beaucoup de respect pour les joueurs de football ou les artistes et je suis conscient de ce que font les dirigeants des entreprises. Mais au-delà de 1 million d’euros, 100 SMIC, dans une période où il est demandé aux Français des efforts, vous pensez que c’est un bon signal de dire, mais continuez, augmentez-vous ! 34 % en 2010 avec une moyenne de 2 millions d’euros pour les patrons du CAC 40 ! ? Ceux qui étaient les amis du candidat sortant».
«Dans le football, beaucoup de nos joueurs sont à l’étranger d’ores et déjà avec les règles fiscales qui existent. Je ne vais pas essayer de les blâmer. Mais je veux aussi dire que les joueurs de football ont des processus fiscaux qui leur permettent de lisser sur plusieurs années leurs revenus exceptionnels. Mais en même temps, eux aussi doivent faire attention, on est dans un système d’inflation, la plupart des clubs sont en déficit. Donc, il y a quand même un peu de raison».
Un gouvernement paritaire
«Je veux un gouvernement paritaire et avec le souci de la diversité. Nous n’avons pas toujours été exemplaires ces dernières années, je ne parle pas simplement de la parité, je parle aussi de la diversité, de la représentation de nos concitoyens au plus haut niveau de l’Etat. Cette parité, je la mettrai aussi, si le Parlement me suit, au niveau du Conseil constitutionnel, du Conseil supérieur de l’audiovisuel, de toutes les instances qui auront à décider, avec aussi le souci de la diversité. Voilà, il va y avoir du changement, beaucoup de changements, pas forcément du changement qui aboutira immédiatement à servir je ne sais quelle catégorie, du changement qui donnera de la confiance aux Français»
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