Nicolas Sarkozy aura 57 ans, soit deux de plus que Giscard lorsque le 6 Mai, comme VGE en 1981, il perdra la présidentielle. Jusque dans son camp, on en est convaincu. Jamais aucun candidat à sa réélection n’a été réélu à moins de sortir, comme Mitterrand et Chirac, d’une période de cohabitation. Comme Giscard il arrivera sans doute en tête du premier tour mais comme lui, il ne réussira pas, malgré sa belle énergie, à remonter l’énorme pente de son impopularité.
Il aura pourtant tout tenté, quitte à jouer le grand écart
Il aura pourtant tout tenté, tout essayé, le hallal, la menace islamiste après les meurtres de Toulouse, quitte à jouer le grand écart : avec d’un côté les œillades vers l’électorat de Marine Le Pen qu’il a réussi à bonne partie à siphonner à nouveau, écartant le danger d’un 21 avril de la droite. Et de l’autre les électeurs de Bayrou vis-à-vis desquels il joue le président protecteur, l’homme de l’ouverture et celui qui va terrasser les déficits. Ce Président qui, jusque là, nous avait habitué à sortir sans cesse des lapins de son chapeau a fait exception hier : présentant son programme sous forme d’une lettre aux Français, il a pris soin, pour une fois, de ne nous ménager aucune surprise.
Hier, la surprise c’était qu’il n’y en avait pas
La surprise c’est qu’il n’y en avait pas : on laissait entendre une proposition forte sur le plan social, elle n’est pas venue. Pas la moindre annonce, pas la moindre nouvelle mesure. Que du déjà vu ! Lui qui fut toujours le favori des vieux s’est même fendu d’une fâcheuse redite : faute d’avoir augmenté les retraites, il a annoncé qu’il allait avancer leur payement de huit jours, oubliant qu’en octobre 2010 la loi réformant les retraites annonçait avant « le 1er janvier 2011, un rapport sur les conditions de mise en œuvre d’un versement des pensions dès le premier de chaque mois ».
Mais Sarkozy n’a peur de rien. Ni des mensonges les plus éhontés. Ni des têtes à queue les plus improbables
Mais Sarkozy n’a peur de rien. Ni des mensonges les plus éhontés. Ni des têtes à queue les plus improbables : n’a-t-il pas proposé hier de réduire de 10% le nombre de parlementaires alors que c’est lui qui, récemment, a augmenté le nombre de parlementaires, en créant de nouveaux représentants des Français de l'étranger ? Lui, le président des riches ? Vous rigolez ! C’est, a-t-il dit, sous son quinquennat que les impôts ont le plus augmentés ! Mais il oublie les "84 milliards d'euros" de cadeaux fiscaux, dont les grands gagnants ont été les entreprises et les ménages aisés.
Parfois, ce n’est plus seulement de l’aplomb, ça frise l’inconscience. Lorsqu’il évoque "les doutes de nos compatriotes sur la crédibilité de la parole publique", n’a-t-il pas conscience qu’il parle de corde dans la maison d’un pendu ? Sans doute pas. C’est peut-être, d’ailleurs, cette inconscience qui lui donne cette énergie peu commune.
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