Harlem Désir s’est «réjoui» vendredi matin sur France Info du résultat obtenu par sa motion en prévision du congrès du PS à Toulouse et a appelé au rassemblement des socialistes «contre la droite».
«Je me réjouis quand même qu’il y ait une majorité de militants, et je les en remercie, qui aient donné un soutien à la motion que je conduis, un soutien très large, 68%», a souligné le patron par intérim du PS, auquel on demandait s’il n'était pas quelque peu déçu par le score obtenu par sa motion.
«Cela prouve d’abord que contrairement à ce qui a été dit, quand il y a un vote dans le PS, les choses ne sont pas jouées d’avance. Qu’est-ce qu’on aurait dit s’il y avait eu un score de 90% ? On aurait dit, "c’est un parti (nord) coréen ou à la soviétique"», a ajouté l’eurodéputé.
Quatre autres motions ou lignes d’orientation politique étaient soumises au vote des militants socialistes. «Maintenant, c’est vrai qu’il y a à rassembler tous les socialistes. Même s’ils ont exprimé des points de vue différents, tous veulent l’unité du PS pour la réussite du gouvernement contre la droite. C’est l’une des mes tâches», a-t-il poursuivi.
«Chacune de ces motions sera représentée (...) Ce sont des points de vue qui doivent continuer à pouvoir enrichir la vie du PS», a dit aussi Harlem Désir en rappelant que le parti avait pour règle «la proportionnelle». Le patron par intérim du PS était interrogé sur la composition des instances dirigeantes du parti à la suite de ce vote sur les motions.
La surprise Hessel
La surprise est venue du score obtenu par la motion représentée par Stéphane Hessel (motion 4), l’auteur du best-seller «Indignez-vous» : 11,9% des suffrages, selon des résultats portant sur 85% du corps électoral dépouillé et 80% des quelque 4 000 sections, transmis par le PS vendredi à une heure du matin. La motion 2 de Juliette Méadel obtenait 5,2% et celle de Constance Blanchard (motion 5) 1,4%.
Le chiffre de la partipation ne devait être connu qu’après le dépouillement des quelques 4 051 sections, «mais on devrait tourner autour de 85 000 participants, et ci c'était le cas, ce serait une participation bonne, autour de 50%», a souligné Alain Fontanel, secrétaire national aux fédérations, au siège de Solférino.
Emmanuel Maurel, premier signataire de la motion de l’aile gauche (motion 3) et Jérôme Guedj, l’un des promotteurs, se sont dit «plutôt contents» de leur score «à deux chiffres», escompté (13,4%). «L'événement, c’est qu’en additionnant les quatre motions» minoritaires, «c’est un tiers du parti qui n’adhère pas à la motion majoritaire», a relevé Jérôme Guedj.
Au total, 173 000 adhérents du PS étaient appelés à se prononcer sur cinq textes, mais le suspense autour de l’ordre d’arrivée était inexistant, certains au sein du PS qualifiant le processus d'«opaque» et de «verrouillé». Les deux premiers signataires des motions arrivées en tête - donc Harlem Désir et Emmanuel Maurel - peuvent désormais se présenter jeudi 18 octobre candidats au poste de premier secrétaire du PS.
Emmanuel Maurel laisse cependant planer le doute sur le fait qu’il se présente ou non. Interrogé par les journalistes, il a affirmé que c'était «plus que probable» qu’il se présente au vu du résultat, mais «devait d’abord en parler avec ses "camarades"».
Le Congrès de Toulouse (26-28 octobre) clôturera ce processus. Il sera l’occasion de préciser le rôle du parti, après dix années d’opposition : soutien au gouvernement, promotion de nouvelles idées, etc. A noter encore que le score obtenu par chacune des cinq motions est important puisqu’il va permettre de décider de la répartition des postes entre les différentes sensibilités au sein des instances dirigeantes.
Commentaires