Publié le 14 janvier 2011 par Groupe Socialiste Région Rhône-Alpes.
« Nul n’est censé ignorer la loi ». En principe… Si nous avons déjà parlé de la nouvelle loi sur la réforme territoriale, un détail de cette dernière est passé, jusqu’à peu, quasiment inaperçu. Il s’agit de la hausse du seuil de 10 à 12,5 % du nombre des inscrits pour se maintenir au second tour des élections cantonales. Avant-goût de l’élection du conseiller territorial* de 2014 pour laquelle ce seuil de qualification pour le second tour est d’ores et déjà fixé à 12,5%. Cette modification s’appliquera dès les élections cantonales des 20 et 27 mars prochains, qui concerneront la moitié des cantons français. Ayant concrètement pour effet d’augmenter le nombre de voix nécessaires aux candidats (au-delà des deux premiers qualifiés) pour se maintenir au 2nd tour, cette mesure renforce ainsi le bipartisme. Par exemple, dans une élection avec un taux de participation de 50%, il faudra désormais 25% des suffrages exprimés contre 20% auparavant pour qu’un 3ème candidat puisse se maintenir au 2nd tour.
Sans oser l’assumer clairement, l’objectif recherché par l’UMP est de supprimer les triangulaires. Alors que les idées d’extrême-droite sont de plus en plus reprises par les droites traditionnelles, que les sympathisants UMP sont plus favorables qu’on ne l’imagine à des accords avec le FN aux élections locales et que certains élus parlent clairement d’alliances avec le FN, que faut-il en déduire ? Ne serait-ce pas là une façon détournée pour l’UMP de concrétiser de telles alliances, avec des candidats FN évincés par les urnes ? D’autant que l’arrivée de Marine Le PEN à la tête du parti inquiète autant les élus UMP qu’elle est susceptible de séduire une partie de leur électorat.
Redécoupages électoraux favorables, tentative de changement des règles de qualification pour le 2nd tour des prochaines législatives en 2012 : que ce soit un objectif affiché, ou non avoué, comme pour ces prochaines cantonales, les modifications électorales de dernière minute sont la marque d’élus aux abois qui, à défaut de convaincre les électeurs, veulent changer les règles du jeu. Des petits arrangements montrant bien, qu’à défaut de répondre aux attentes quotidiennes de nos concitoyens, les parlementaires UMP semblent donner priorité à leurs intérêts partisans.
* qui remplacera le conseiller général ET le conseiller régional
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