François Hollande dans le quartier de La Meinau, à Strasbourg, le 16 mars. | REUTERS/VINCENT KESSLER
François Hollande a proposé, vendredi 15 mars, à Strasbourg plusieurs mesures pour désenclaver les quartiers populaires, dont un nouveau plan de rénovation urbaine et la création d'un nouveau ministère.
Le candidat socialiste a d'abord éreinté la politique de Nicolas Sarkozy en direction des quartiers. Ainsi, loin du "plan Marshall pour les banlieues" promis en 2007 par le président-candidat, un "plan Espoir banlieues" a été présenté en 2008, mais a été "un échec", selon M. Hollande, pour qui ce plan a été rebaptisé par les acteurs du secteur "plan désespoir banlieues".
Partisan d'un décloisonnement du traitement des problématiques de banlieues dont il estime que ce ne sont pas des territoires "à part" de la République, il a annoncé la création d'un "ministère de l'égalité des territoires et de la cohésion sociale, dépendant directement du premier ministre, qui permette de remobiliser le droit commun dans les quartiers mais pas seulement : dans les zones péri-urbaines, et les campagnes".
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Il a notamment rapproché les quartiers de banlieue et les zones rurales qui connaissent les mêmes difficultés d'accès aux soins. "Le manque de médecins et de professions de santé, ce n'est pas seulement vrai dans les zones rurales mais aussi dans les quartiers, a déploré M. Hollande, ajoutant que ce phénomène concernait aussi les pharmacies.
"Je m'engage à ce que personne en France ne soit éloigné d'un soin d'urgence de plus de trente minutes, il y aura des pôles de santé installés dans les quartiers", a-t-il assuré, ajoutant qu'il favorisera "des stages obligatoires des jeunes médecins dans les quartiers où il y a des déserts médicaux".
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Répondant à une doléance exprimée depuis plusieurs années par les maires de villes de banlieue qui plaidaident pour un "ANRU 2", le candidat socialiste a également annoncé un nouveau plan de rénovation urbaine d'un milliard d'euros sur le quinquennat. Il compte notamment le financer par "un élargissement de la taxe sur les logements vacants et de la taxe sur la cession des terrains à bâtir".
Les copropriétés dégradées - à l'image de celle du Chêne Pointu, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) - qui étaient exclues du premier plan ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine) mis en place par Jean-Louis Borloo en 2004, seront cette fois concernées.
François Hollande reprend par ailleurs une des mesures proposées par l'association d'élus Ville et banlieue, le 8 mars, en proposant la création d'"emplois francs" : désormais, l'exonération fiscale proposée jusqu'ici dans les zones franches urbaines ne serait plus attachée à un territoire, mais au demandeur d'emploi issu de ce territoire. Ainsi une entreprise qui l'embaucherait sans être implantée dans son quartier bénéficierait de l'exonération.
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