Site LeMatin.ch, parJean-Claude Meler
Présidentielle française : afin de contourner l'interdiction de donner avant 20 heures les premières estimations du 1er tour de la présidentielle, des membres des réseaux sociaux rivalisent d'imagination.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, les messages codés diffusés depuis la capitale britannique ont marqué les mémoires. Le général de Gaulle, dans son appel du 18 juin, a personnifié la voix de la France libre, encourageant depuis Londres ses compatriotes à résister et s’insurger contre l'occupant allemand dans le célèbre programme «les Français parlent aux Français», diffusé sur les ondes de BBC. Malgré la tentative de brouillage allemand audible en fond sonore, certains messages codés transmis après l’indicatif de Radio-Londres sont restés fameux. Parmi eux, on peu citer: - «Bercent mon coeur d'une langueur monotone» - «Les sanglots longs des violons de l'automne» (annonces du débarquement), - «Écoute mon cœur qui pleure» (opération d'atterrissage, le 15 juin 1943) - «Messieurs faites vos jeux» (ordre de sabotages, le 5 juin 1944).
Autre temps, autres mœurs médiatiques. L'interdiction de publier les premières estimations avant 20h dimanche, heure de fermeture des derniers bureaux de vote, inspire aujourd’hui les utilisateurs français de Twitter.
Depuis plusieurs jours, ils s'amusent à inventer des messages codés, inspirés de ceux diffusés durant la guerre sur Radio-Londres, pour pouvoir communiquer des informations le jour J sans tomber sous le coup de la loi. Rappelons que tout contrevenant risque 75’000 euros d'amende.
Le «blog humeurs mondialisées» s'est déjà amusé à inventer des messages codés pour chaque candidat, libre à l’internaute non initié de décrypter leur signification.
Florilège: - Nicolas Sarkozy: «L'agité est dans son bocal, je répète, l'agité est dans son bocal». - François Hollande: «il y aura du Flamby au dessert, je répète, il y aura du Flamby au dessert». - Marine Le Pen: «Je ne réussis toujours pas à écrire son nom) : Sieg Heil, je répète, Sieg Heil». - Jean-Luc Mélenchon: «Laissez la peur du rouge aux bêtes à cornes, je répète, laissez la peur du rouge aux bêtes à cornes». - François Bayrou: «Le steak est accompagné de sauce béarnaise, je répète, le steak est accompagné de sauce béarnaise». - Eva Joly: «Les myopes ont un charme flou, je répète, les myopes ont un charme flou». - Philippe Poutou: «Le facteur vous fait des gros bisous, je répète, le facteur vous fait des gros bisous ». - Nicolas Dupont-Aignan: «Demain, j'irai voir le maire d'Yerres, je répète, demain j'irai voir le maire d'Yerres». - Nathalie Artaud: «Nous avons reçu des nouvelles de tante Arlette, je répète, nous avons reçu des nouvelles de tante Arlette». - Jacques Cheminade: «Mars attaque, je répète, Mars attaque».
Le Parisien a, pour sa part, repéré des formules qui circulent déjà sur les twitt où les métaphores météos, sportives ou musicales sont largement utilisées : - «Si on donne dimanche les températures des Pays-Bas, la Hongrie, de la Norvège ou du Béarn, c'est répréhensible? » - «Les Pays-Bas virent en tête devant la Hongrie à la mi-temps (Je m'entraîne pour dimanche)» - «Si vous voyez un tweet qui donne les Pays-Bas vainqueurs de la demi-finale d'Eurovision devant la Hongrie, l'URSS & le Bearn, vous saurez! ».
Commentaires