Au lendemain de la démission de Jérôme Cahuzac, le Premier ministre a répondu à Jean-François Copé sur la première motion de censure contre le gouvernement, qui a été rejetée en fin de journée.
«Tout le sens de cette motion de censure est de lancer un message d’alerte au gouvernement». C'est
en ces termes que Jean-François Copé a justifié à la tribune de
l'Assemblée la motion de censure déposée par l'UMP et débattue cet
après-midi dans l'Hémicycle- et rejetée comme prévu en fin de journée.
Exhortant le gouvernement à «sortir de l’impasse», le député de Seine-et-Marne a interpellé: «Qu’avez vous fait de la France, monsieur le Premier ministre ?» Le patron de l'UMP a accusé Jean-Marc Ayrault «d’avoir
la certitude de ceux qui, persuadés d’être dans le vrai puisqu’ils sont
dans la doctrine, marchent avec détermination vers l’abîme».
«François Mitterrand avait dit "contre le chômage, on a tout essayé". Vous, c’est contre l’emploi que vous avez tout essayé !», a ironisé Jean-François Copé qui a une nouvelle fois dénoncé le «choc fiscal» du gouvernement. Et appelé à un «big bang» économique et social. Avant de poursuivre, «je ne vous demande pas de faire une politique de droite, je vous demande de faire une bonne politique». «C'est dès maintenant qu'il faut changer de politique, a-t-il conclu, après, il sera trop tard.»
«Vous m'attendez pour un réglement de compte, je vous invite au redressement de la Nation, a entamé le Premier ministre dans sa réponse, qui se veut un «discours de mobilisation» pour sa majorité. Mon modèle à moi, c’est la France, ma référence c’est la République...» Parlant de sa mission, Jean-Marc Ayrault a assuré qu'il «ne s'agit pas de sortir d'une dépression passagère mais de réarmer le pays pour faire face aux mutations du monde». Et pour répondre a Copé :
«Quand je veux réhabiliter ce principe élémentaire de gestion
rigoureuse, ce n’est pas pour substituer une austérité de gauche à une
austérité de droite, ce n’est pas pour accabler les Français de taxes,
d’impôts.»
Le Premier ministre a poursuivi en défendant son action : «Je sais où je vais ! Comment y parvenir, comment faire ! Je sais à quoi ressemblera la France à la fin du quinquennat.» Avant de lancer à l'opposition : «Vous avez déposé le bilan de la France, nous, nous le redressons. [...] En dix mois, nous avons fait ce que vous n'avez pas fait en dix ans.»
Au lendemain de sa démission, le Premier ministre a solennellement remercié Jérôme Cahuzac qui a «fait preuve de responsabilité» et a été un «excellent ministre du Budget».
Il a promis avant l'été la loi contre le cumul des mandats, sans préciser la date d'application (2014 ou 2017) - déclenchant une ovation sur les bancs de gauche - puis un texte contre les conflits d'intérêts.
A l'issue de son discours, le Premier ministre a été, sans surprise, applaudi sur les bancs de gauche. Après les prises de paroles des présidents de groupe, le vote n'a pas réservé de surprise : avec 228 voix recueillies, la motion de censure de l'UMP a été rejetée.
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