Au cours de l'émission Paroles de candidat, Laurence Ferrari s'est dépêchée d'évacuer le sujet "des endives" évoqué par une agricultrice face au candidat sortant, le décrétant trop technique pour les téléspectateurs. Cette pirrouette méritait plus qu'un froncement de sourcil étonné et nous a conduit à nous intéresser au sujet.
Comme un parfum de scandale qui flotte chez les producteurs d'endives, condamnés à une amende de 3,6 millions d'euros par l'Autorité de la concurrence. Une sentence injuste et inappropriée selon Laurent Pinsolle, qui prend le parti des agriculteurs.
Un mauvais procès
D’ailleurs, le Parisien rapporte que « les amendes ont été limitées pour tenir compte notamment de la situation difficile des producteurs d’endives et de l’impact réduit du cartel de l’endive ». L’autorité a même souligné que la grande distribution « bénéficie face à eux (les producteurs d’endives) d’une puissance d’achat telle qu’elle a pu exercer une pression à la baisse sur les prix pendant toute la durée des pratiques ». Mais dès lors, pourquoi les punir ?
Solidarité avec les producteurs d’endives
En effet, de 2000 à 2010, si le consommateur paye en moyenne ses endives 2,2 euros le kilo, le producteur ne touche que 0,96 euros (sans compter les coûts de transports à sa charge). Bref, les producteurs gagnent difficilement leur vie avec leur travail, au contraire des distributeurs. Jeunes Agriculteurs — syndicat professionnel agricole d'agriculteurs âgés de moins de 35 ans — a bien raison de dénoncer « une décision on ne peut plus choquante et délirante ». Logiquement, la Coordination rurale a apporté son soutien aux producteurs d’endives.
Le fonctionnement actuel de l’agriculture en France est totalement ubuesque. La France est en train de sacrifier les agriculteurs au nom d’une concurrence, qui n’est même pas libre et non faussée au vu du rapport de force qui existe avec la distribution. Il est inadmissible d’avoir abandonné les agriculteurs à un tel mode de fonctionnement qui, s’il peut parfois rapporter (les céréaliers avec la hausse du prix des céréales), peut tout autant les broyer avec une telle violence.
Il est essentiel de revoir complètement le mode de fonctionnement des marchés agricoles, de protéger nos agriculteurs et de leur garantir de pouvoir vivre de leur travail, comme l’avait proposé NDA au Salon de l’Agriculture. Malheureusement, le temps passe et les souffrances s’accumulent.
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